Kandinsky, Cercles dans un cercle 1923
Ce tercio est plutôt considéré comme un ornement spectaculaire sans grandes conséquences. Vite fait, bien fait, si ce
sont les subalternes qui l'assurent, fantaisiste et clinquant quand les
diestros s'en chargent. Toutefois, ce tercio est l'occasion pour les banderilleros
de mettre en valeur leur habileté, tant ceux qui posent les banderilles
que celui qui effectue la brega.
Javier Ambel. Photo de Juan Pelegrín
Pour ce qui
concerne le toro, on observe sa façon de placer la tête pendant la brega, sa
promptitude à charger le banderillero et la distance sur laquelle il le
poursuit, ou encore s'il coupe les terrains, s'il relève la tête au moment de
la rencontre, s'il est distrait ou se "plaint" en agitant la tête
après que la paire a été posée, (notons que si l'on voit fréquemment des toros
se plaindre des banderilles, c'est une réaction qu'ils n'ont jamais après la
pique, comme si les deux harpons étaient plus douloureux que le fer), et il
sert occasionnellement à réveiller le toro après la pique, c'est la
fonction d'avivadores des banderilles.
José Chacón
En fait,
le tercio de banderilles sert surtout à juger les résultats
du tercio de varas et à affiner les observations en vue du tercio de
muleta. Le tercio majeur, c'est celui des piques. Remarquons que
lors des tientas, le tercio de banderilles est supprimé. Et pourtant, est-ce
qu'il ne mériterait pas une plus grande attention pour juger la nature du toro?
El Chano
Revenons au tercio de piques.
L'organisation de l'espace y tient une grande importance. Le toro occupe l'espace central de la piste qui constitue son domaine; là-bas, près de la porte du toril, se trouve son lieu de refuge, sa querencia. On lui présente un obstacle (le cheval) dans la périphérie de son terrain, dans la zone la moins précieuse pour lui, à l'opposé de la querencia du toril. A-t-il envie de se débarrasser de cet intrus, jusqu'à quelle distance le tolère-t-il ? Indépendamment de sa façon de charger ou de réagir à la blessure de la pique, cette volonté du toro de préserver son terrain le plus large possible, détermine en grande partie sa bravoure. La plupart des grands toros veulent conserver la maîtrise de leur espace que constitue la piste jusqu'à ses confins. La lidia consistera pour l'homme à s'approprier progressivement ce territoire du toro.
L'organisation de l'espace y tient une grande importance. Le toro occupe l'espace central de la piste qui constitue son domaine; là-bas, près de la porte du toril, se trouve son lieu de refuge, sa querencia. On lui présente un obstacle (le cheval) dans la périphérie de son terrain, dans la zone la moins précieuse pour lui, à l'opposé de la querencia du toril. A-t-il envie de se débarrasser de cet intrus, jusqu'à quelle distance le tolère-t-il ? Indépendamment de sa façon de charger ou de réagir à la blessure de la pique, cette volonté du toro de préserver son terrain le plus large possible, détermine en grande partie sa bravoure. La plupart des grands toros veulent conserver la maîtrise de leur espace que constitue la piste jusqu'à ses confins. La lidia consistera pour l'homme à s'approprier progressivement ce territoire du toro.
Tito Sandoval. Photo de Juan Pelegrín
Venons-en
à l'épisode des banderilles.
Il apparaît comme l'exact complément inversé de celui des piques :
Le toro est placé en périphérie de son territoire, proche des barrières, dans un lieu qui peut lui sembler rassurant après les rudes coups subis lors des piques; et un intrus tente de prendre possession du centre de son domaine, du coeur de son fief. La volonté du toro doit alors s'exprimer pour aller immédiatement chasser cet importun, et pour recommencer encore et encore, malgré les douloureuses piqûres des banderilles. Y va-il? Accepte-t-il de s'éloigner de la querencia des barrières pour livrer une nouvelle bataille? Quelle est, de là, sa zone d'exclusion? Suivant sa bravoure, sa réaction sera plus ou moins vive ou énergique. Beaucoup de toros ne déclenchent leur charge que lorsque le banderillero arrive près d'eux, ou même ne foncent que lorsque le banderillero rentre dans la zone entre eux et la barrière qui constitue alors leur querencia. Ceci devrait être considéré comme un signe de mansedumbre.
Il apparaît comme l'exact complément inversé de celui des piques :
Le toro est placé en périphérie de son territoire, proche des barrières, dans un lieu qui peut lui sembler rassurant après les rudes coups subis lors des piques; et un intrus tente de prendre possession du centre de son domaine, du coeur de son fief. La volonté du toro doit alors s'exprimer pour aller immédiatement chasser cet importun, et pour recommencer encore et encore, malgré les douloureuses piqûres des banderilles. Y va-il? Accepte-t-il de s'éloigner de la querencia des barrières pour livrer une nouvelle bataille? Quelle est, de là, sa zone d'exclusion? Suivant sa bravoure, sa réaction sera plus ou moins vive ou énergique. Beaucoup de toros ne déclenchent leur charge que lorsque le banderillero arrive près d'eux, ou même ne foncent que lorsque le banderillero rentre dans la zone entre eux et la barrière qui constitue alors leur querencia. Ceci devrait être considéré comme un signe de mansedumbre.
Luis Carlos Aranda. Photo de Juan Pelegrín
Hélas, les observations qu'on pourrait faire du comportement
du toro lors de ce tercio, sont le plus souvent confuses à cause de
l'organisation de cet épisode : beaucoup de monde en piste, multiples
mouvements des personnels en piste, volonté de faire vite...
Trop souvent la manière de faire prime sur ce que l'on fait. Certes, il est méritoire de poser les bâtons en levant haut les bras, en se plaçant face aux cornes, de les clouer bien réunis, en sortant avec élégance de la suerte; mais cela constitue une lidia mineure.
Trop souvent la manière de faire prime sur ce que l'on fait. Certes, il est méritoire de poser les bâtons en levant haut les bras, en se plaçant face aux cornes, de les clouer bien réunis, en sortant avec élégance de la suerte; mais cela constitue une lidia mineure.
Faire le nécessaire pour que le toro
puisse se fixer sur le banderillero au centre de la piste, lui donner le
temps d'analyser la situation nouvelle, avancer vers lui très progressivement
ou même s'éloigner un peu plus à chaque pose de banderilles pour noter quand il
déclenche sa charge, comme l'on fait en plaçant le toro de plus en plus loin du
cheval dans le premier tiers, telles pourraient être les manières de procéder à cet égard, avec un but : mettre le toro en valeur avant tout.
David Adalid. Photo de Juan Pelegrín
Mis felicitaciones por esta sensacional y magnífica entrada
RépondreSupprimerSr. Morente
SupprimerMuchas gracias por leer esta entrada y por su comentario
Un abrazo